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André Blondel

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André Eugène Blondel, né à Chaumont (Haute-Marne) le [1] et mort le dans le 7e arrondissement de Paris[2], est un ingénieur français. Il est cousin germain du philosophe Maurice Blondel[3].

André Blondel ( 1863 - 1938 )

André Blondel est le fils unique d'Hippolyte Blondel (1823-1918)[4] et de Noémie Mielle (1839-1873), mariés en 1861 à Charolles. Il n'a pas dix ans lorsqu'il perd sa mère, en [5]. En 1883 son père, Hippolyte, alors conseiller à la cour d'appel de Dijon, est frappé par les mesures d'exclusion prononcées à la faveur de la suspension provisoire de l'inamovibilité des juges (loi du ) et admis de façon anticipée à faire valoir ses droits à la retraite[6].

Il est décédé le en son domicile, 41 avenue de La Bourdonnais à Paris[2].

Élève de l'École polytechnique de 1883 à 1885, André Blondel sort major de l'École des ponts et chaussées en 1888[7]. Parallèlement, il obtient les licences de sciences mathématiques et physiques respectivement en 1885 et 1889. Il est d'abord pendant un an attaché au secrétariat du Conseil général des ponts et chaussées avant d'être, le , attaché au Service central des Phares et balises. Ingénieur en chef de 2e classe en 1908, puis de 1re classe en 1912[8], il restera au Service des Phares jusqu'à sa retraite en 1927.

Il est, pendant l'année 1892-1893, professeur suppléant d’électricité appliquée à l’École des Mines puis crée en 1893 le cours d’électricité appliquée à l’École des Ponts et chaussées. De 1915 à 1918 il préside la commission technique des applications militaires de l’électricité.

Liste des œuvres/principales publications

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  • La traction électrique sur voies ferrées, Tome 2, Baudry et Cie (Paris), 1898, Texte en ligne disponible sur IRIS
  • La traction électrique sur voies ferrées, Tome 1, Baudry et Cie (Paris), 1898, Texte en ligne disponible sur IRIS
  • M. Blondel, « Sur les phénomènes de l'arc chantant », Journal de Physique Théorique et Appliquée 5,‎ , p. 77-97 (DOI 10.1051/jphystap:01906005007700)[9].
  • M. Blondel, « Sur les systèmes à oscillations persistantes, et en particulier sur les oscillations entretenues par auto-amorage », Journal de Physique Théorique et Appliquée, vol. (5e série) IX,‎ , p. 117-151 et 153-161.

Électrotechnique

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Oscillographe double Pellin-Blondel (1899).

Radioélectricité

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Radiophare de l'île de Sein (1911).
  • De 1897 à 1905, il étudie la physique de l'arc électrique (dit arc chantant) et met en évidence le phénomène d'oscillations discontinues ; en analysant la stabilité du régime oscillatoire de ce système, il introduit la notion de caractéristique d’oscillation qui consiste à représenter son évolution dans un plan de phase et la notion d'« ondes auto-entretenues »[13].
  • Lors de la première guerre mondiale, le service de Radiotélégraphie militaire dirigé par le colonel Gustave Ferrié, camarade de promotion de Blondel, étudie la lampe à trois électrodes qui équipera les postes de radio de l'armée française et des forces alliées ; Blondel transpose ses travaux sur l'arc chantant publiés en 1906[14] à l'étude de la télégraphie sans fil (TSF) et aux émetteurs à arc chantant[13].
  • Sur les côtes françaises, les quatre premiers radio-phares créés par André Blondel reçoivent leurs indicatifs radios en , et travaillaient entre les longueurs d’onde 80 à 150 mètres. Ces quatre premiers radio-phares automatiques balisaient l'entrée du port de Brest : le radio-phare de l'île de Sein avait l'indicatif radio S •••, sur l'île d’Ouessant le phare du Stiff avait l'indicatif radio O ---, ces deux radio-phares travaillaient sur la longueur d’onde de 150 mètres (2 MHz) par émetteur à ondes amorties, et les deux autres radio-phares balisaient l'entrée du port du Havre. La portée radio de ces radiophares est limitée à 60 km.
  • En 1919, il publie un long mémoire traitant les oscillations linéaires et non linéaires, dont le concept sera repris par Alexandre Andronov, par Balthasar van der Pol et par Philippe Le Corbeiller[13]. Il précise ainsi le concept de système auto-entretenu qu’il rapproche par analogie à l'exemple métaphorique du vase de Tantale (siphon auto-amorceur).

Photométrie

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Distinctions

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  • Comme l'écrivit lui-même André de Rouville, inspecteur général des Ponts et chaussées, directeur des Phares et balises, en 1942 : « Le Service français des Phares et balises, fidèle à sa tradition, devait à la mémoire de A. Blondel d'honorer et de perpétuer le nom d'un de ses plus éminents collaborateurs en l'attribuant à l'un de ses bateaux de service »[30]. C'est ainsi que le Service attribua en 1939[31] le nom André Blondel au baliseur Finistère construit en 1933 aux chantiers Augustin-Normand du Havre. Ce baliseur termina sa carrière maritime en 2003 à la subdivision des Phares et balises du Verdon-sur-Mer[32],[33].
  • Un timbre-poste à l'effigie d'André Blondel fut émis en 1942, à l'occasion de la commémoration organisée le à la Sorbonne[34].
  • Une médaille d'honneur, la médaille André Blondel, attribuée par la SEE, a été créée en 1942 pour perpétuer le souvenir de ce grand scientifique.
  • Lors de la première séance que put tenir à nouveau publiquement l'Académie des sciences à la Libération le , Louis de Broglie, secrétaire perpétuel, donna lecture d'une notice sur La vie et l'œuvre d'André Blondel[35].
  • L'ouvrage hydroélectrique de Donzère-Mondragon, construit entre 1949 et 1952 sur le Rhône, a été baptisé « usine André-Blondel »[36].
  • Le centenaire de la naissance d'André Blondel fut célébré le au Conservatoire national des arts et métiers, en donnant lieu à une allocution de Louis de Broglie[37] et à des conférences commémoratives de MM. Ailleret, de Rouville (directeur honoraire du Service central des phares et balises) et Fleury[38].
  • L'unité de luminance a un temps été dénommée le blondel.
  • Le type d'appareil de mesure du flux lumineux basé sur l'utilisation d'une sphère intégrante est quelquefois désigné sous le nom de « lumen-mètre d'Ulbricht-Blondel »[39],[40],[41].
  • Son buste, par Georges Guiraud en 1943, figure dans la collection des bustes de l'École des ponts et chaussées[42].
  • Un amphithéâtre de CentraleSupélec est dénommé « amphi Blondel ».
  • La promotion 1989 de l'ESEO a été baptisée « promotion Blondel »[43].
  • Une exposition lui a été consacrée en 2014 au musée des Arts et traditions populaires de Palinges (Saône-et-Loire)[44].
  • Une place de Perrecy-les-Forges est dénommée « place André-Blondel ».
  • La place du village de Grandvaux, où résidait André Blondel, et une rue de Gennevilliers portent également son nom.

Notes et références

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  1. Extrait des registres de l'état-civil de la ville de Chaumont, « acte de naissance », sur Léonore (consulté le )
  2. a et b Acte de décès no 1575 du
  3. « Blondel André (1863-1938) » [archive du ], sur Université catholique de Louvain (consulté le )
  4. « Le Monde & la Ville : deuil », Le Figaro, no 225,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  5. Acte de décès no 7 du , commune de Divonne-les-Bains, « État civil et tables décennales », sur Archives départementales de l'Ain (consulté le )
  6. Décret du 17 septembre 1883, « Partie officielle », Journal officiel de la République française, no 255,‎ , p. 4873-4875 (lire en ligne)
  7. « Liste générale des élèves du corps et des élèves civils de l’Ecole des ponts et chaussées 1744-1930 » [archive du ], sur Ecole nationale des ponts et chaussées (consulté le )
  8. a et b « Résumé des services, titres et travaux de M. André Blondel », sur Léonore, (consulté le )
  9. Jean-Marc Ginoux et René Lozi, « Blondel et Les Oscillations Auto-Entretenues », dans Archive for History of Exact Sciences, vol. 66, Springer, , 485–530 p. (lire en ligne), chap. 5.
  10. Georges Bruhat (préf. G. Goudet), Électricité, Paris, Masson, (1re éd. 1923), chap. XXIX (« Actions électromagnétiques »), p. 576-577
  11. (en) Vivian J. Phillips, Waveforms : A History of Early Oscillography, A. Hilger, , 259 p. (lire en ligne), p. 162
  12. Jean-Marc Ginoux et René Lozi, « Blondel et les oscillations auto-entretenues », Arch. Hist. Exact Sci., vol. 66, no 5,‎ , p. 485-530 (ISSN 0003-9519, lire en ligne)
  13. a b et c Ginoux et Lozi 2012.
  14. Blondel 1906.
  15. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, t. 126, janvier-juin 1898, p. 133-135 : « Prix Gaston Planté », sur Gallica (consulté le )
  16. Conjointement avec F.-P. Dubois pour l'ouvrage La traction électrique sur voies ferrées, prix partagé d'autre part avec P. Janet qui le reçoit pour son Cours d'électricité industrielle, cf. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, t. 127, juillet-décembre 1898, p. 1139-1140 : « Prix Kastner-Boursault », sur Gallica, (consulté le )
  17. Avec Spiridion Psaroudaki pour les globes holophanes, cf. (en) « The John Scott Award, PA, Award Recipients 1891-1900 », sur Garfield library (consulté le )
  18. Groupe 71 Applications diverses de l'électricité, cf. Henry Hamelle, P.H. Remon et J.M. Ganne, Exposition internationale de Saint-Louis : rapport général, t. 2, M. Vermot, 596 p. (lire en ligne), p. 454
  19. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, t. 147, juillet-décembre 1908, p. 1136 : « Prix Hébert », sur Gallica, (consulté le )
  20. « Editorial », La Lumière électrique, sur Conservatoire national des arts et métiers, (consulté le ), p. 254
  21. (en) « IEEE honorary membership history », sur IEEE global history network (consulté le )
  22. « Liste des membres, correspondants et associés étrangers de l'Académie des sciences depuis sa création en 1666 B » [archive du ], sur Académie des sciences (consulté le )
  23. « Congrès de la houille blanche, 1914 », La houille blanche, sur Société hydrotechnique de France, (consulté le ), p. 353
  24. « Information : Fondation George Montefiore », Bulletin technique de la Suisse romande, vol. 48,‎ , p. 60 (lire en ligne)
  25. « Académies, universités, écoles : le prix de Rouville », Le Temps, no 22196,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  26. (en) « Newly Created Mascart Medal Awarded to André Blondel », Journal of the American Institute of Electrical Engineers, vol. 43, no 5,‎ , p. 474 (lire en ligne)
  27. Décret du 23 février 1927, « cote LH/260/3 », sur Léonore (consulté le )
  28. (en) « News and Views », Nature, vol. 124, no 3115,‎ , p. 65
  29. « Médaille d'or du mérite scientifique Gustave Trasenster », sur Association des ingénieurs diplômés de l'université de Liège (consulté le )
  30. Commémoration de l'œuvre d'André-Eugène Blondel, Paris, Gauthier-Villars, , 95 p., p. 92-93
  31. Jean-Christophe Fichou, Noël Le Hénaff et Xavier Mével, Phares : Histoire du balisage et de l'éclairage des côtes de France, Le Chasse-Marée • ArMen, , 452 p. (ISBN 2-903708-92-4), p. 329
  32. archives personnelles François Jouison
  33. « Topsham/Port Bloc, destins croisés », sur Conservatoire de l'estuaire de la Gironde (consulté le )
  34. Joseph Bethenod, « André Blondel », Technica, vol. 35,‎ , p. 3-7 (lire en ligne, consulté le )
  35. « L'Académie des sciences tient sa première séance publique solennelle », Le Monde, no 1,‎ , p. 2
  36. « Bollène - Usine-barrage André-Blondel », sur ministère de la Culture et de la communication (consulté le )
  37. « 42 J - Fonds Louis de Broglie », sur Académie des sciences (consulté le ), p. 88
  38. Commémoration du centenaire de la naissance d'André Blondel - 1863-1938, Sodel, , 16 p.
  39. P. Fleury et J.-P. Mathieu, Physique générale et expérimentale : Lumière, Paris, Eyrolles, , 532 p., p. 103
  40. Daniel Chateigner, « Photométrie », sur Ensicaen (consulté le )
  41. (it) « Ulbricht, Friedrich Richard », sur Sapere (consulté le )
  42. « Collection des bustes », sur École des Ponts ParisTech (consulté le )
  43. « Le mot du président », sur Visages ESEO (consulté le )
  44. « Musée des Arts et traditions populaires », sur Bourgogne Tourisme (consulté le )
  • Louis de Broglie, Savants et découvertes, la vie et l'œuvre de André Blondel, Albin Michel, 1951
  • Maurice Magnien, André Blondel 1863-1938. Un savant, un fondateur de la photométrie et de l’électrotechnique, Bulletin d'histoire de l'électricité, (présentation en ligne).

Articles connexes

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Liens externes

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